La Petite Montréalaise

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France VS Québec
Quelques différences culturelles
Depuis plus d’une dizaine d’années, Montréal est devenue l’une des villes les plus populaires auprès des Français pour s’expatrier. Reconnue pour la bienveillance de ses citoyens, Montréal s'impose comme un tremplin idéal pour beaucoup de Français qui cherchent à s'établir entre l’Amérique du Nord et l’Europe. Cependant, bien qu'au Québec nous parlions français, cela ne signifie pas que nous partageons la même culture qu’en France. Nombreux sont les Français qui sous-estiment les différences culturelles qui existent entre nos deux pays. Étant Québécoise et ayant côtoyé de nombreux Français au fil des années, voici 10 différences culturelles que j’ai constatées entre la France et le Québec et que j’ai souvent abordées avec mes amis français.
1. Le débat
Les Québécois associent souvent le débat à la dispute, et nous n’aimons pas la "chicane". Il n’est donc pas surprenant que l’une de nos expressions les plus connues soit “Pas de chicane dans ma cabane” (pas de dispute dans ma maison). Je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles nos débats politiques sont généralement moins enflammés qu’en France. Bien sûr, il est possible d’avoir des débats, mais ici, dès qu'un sujet devient trop tendu, nous cherchons rapidement à le détourner ou à atténuer les tensions. Nous privilégions la recherche du consensus et avons cette tendance à vouloir plaire à tout le monde, ce qui peut être perçu comme un manque de passion ou de franchise pour certains.
2. La critique
Si la critique n’est jamais agréable, les Français ont tendance à critiquer beaucoup plus librement, que ce soit leur propre pays ou d’autres. Même si cela est souvent sans malice, les Québécois, en revanche, prennent la critique plus personnellement et ont tendance à la percevoir comme un affront. Au Québec, il est généralement mal vu de critiquer ouvertement un pays ou un groupe, sauf si l’on est dans un contexte privé et que l’on sait que l’on peut le faire sans risquer de froisser les sensibilités.
3. La discipline
Les Français sont souvent étonnés de voir l'ordre qui règne lors de l'attente dans une file d'attente au Québec, que ce soit pour prendre l’autobus ou entrer dans un magasin. Ici, on accorde une grande importance à respecter la queue, et tenter de la couper peut entraîner des regards désapprobateurs, voire des remarques. Cela reflète une forme de respect pour l’autre et un peu de l'esprit germanique de rigueur et d’organisation.
4. La ponctualité
Les Français, en particulier dans un cadre social, sont souvent plus flexibles lorsqu’il s’agit de l’heure de rendez-vous. Arriver 20 minutes en retard à un dîner (par exemple, un dîner prévu à 20h) est assez courant et rarement perçu comme impoli. En revanche, au Québec, la ponctualité est beaucoup plus stricte. Si un rendez-vous est fixé à 20h, il est attendu que vous soyez sur place à l’heure, voire quelques minutes avant. Le respect de l'heure est pris très au sérieux, et un retard est souvent perçu comme un manque de considération.
5. Les horaires de travail
Les horaires de travail au Québec sont généralement plus courts que ceux en France. Ici, une journée de travail typique va de 8h30 à 17h, avec une pause déjeuner d'environ une heure. De plus, les pauses-café entre collègues ne sont pas aussi longues et fréquentes qu’en France. Au Québec, la culture de la pause-café est moins omniprésente ; l’accent est davantage mis sur l’efficacité au travail, bien que cela varie selon l’entreprise et le secteur.
6. Les congés
Les congés annuels sont un autre domaine où les différences sont notables. Au Québec, la norme est de deux semaines de vacances par an, bien que certaines entreprises offrent un peu plus, notamment en raison de la pénurie de main-d’œuvre actuelle. En France, le droit aux congés est plus généreux, avec cinq semaines de vacances légales. Cependant, avec la guerre pour les talents qui sévit au Québec et au Canada, plusieurs entreprises cherchent à se démarquer en offrant plus de jours de congé, voire trois semaines dès la première année de travail. C'est devenu un argument de vente pour attirer des employés.
7. La bise et le vouvoiement
La bise et le vouvoiement, des pratiques très courantes en France, sont rares au Québec. Bien que certaines familles québécoises pratiquent la bise, cela reste une exception. En règle générale, le tutoiement est largement répandu, même dans des contextes formels. Par exemple, lors d’entrevues d’embauche ou dans un cadre professionnel, il est fréquent que l’interlocuteur vous demande de le tutoyer, même si vous utilisez initialement le vouvoiement. Le tutoiement est une marque de proximité et de convivialité dans le quotidien québécois.
8. Le pourboire
Au Québec, le pourboire est une composante essentielle du revenu des serveurs et autres travailleurs du secteur des services. C’est pourquoi il est impératif de laisser un pourboire, généralement de 15 à 20 % de la note au restaurant. Contrairement à certains pays, où le pourboire est une simple marque de satisfaction, ici il constitue une part importante du salaire de base des employés.
9. Les taxes
Les prix affichés au Québec ne comprennent pas les taxes, qu’elles soient sur les repas ou les articles en magasin. Il est donc important de toujours ajouter la taxe (environ 13 % au Québec, composée de la TVQ et de la TPS) au montant indiqué sur l’étiquette. Ce système diffère de la France, où la TVA est incluse dans le prix affiché.
10. Le vocabulaire
Une des différences les plus frappantes entre le Québec et la France réside dans le vocabulaire. Bien que nous parlions la même langue, l’évolution parallèle des deux cultures au fil des siècles a fait naître des expressions et des mots propres au Québec. Par exemple, au Québec, on dit "char" pour désigner une voiture, "blonde" pour petite amie, et "magasiner" pour faire du shopping. Si certains mots sont des faux amis, d’autres peuvent prêter à confusion entre un Québécois et un Français.
En conclusion, bien que nous partagions une langue commune, les Québécois et les Français sont comme des cousins éloignés. Nos histoires sont liées, mais nos cultures ont pris des chemins différents. Nous sommes avant tout des Nord-Américains, et même si nous parlons français, notre mode de vie, nos valeurs et nos manières de faire restent distincts.
Malgré tout, la France restera à jamais mon pays de coeur.
Bien à vous mes chers cousins et cousines,
La Petite Montréalaise